
Les métiers, les entreprises et les poursuites d’études possibles en France
La licence en audiovisuel ouvre les portes d’un univers riche et varié : cinéma, télévision, radio, web, communication, son, montage, production… Mais face à la diversité des métiers, il est parfois difficile de savoir où postuler et quelles formations poursuivre. Voici un guide complet pour s’orienter dans le secteur.
1. Les débouchés professionnels
Cinéma et production audiovisuelle
Métiers : assistant réalisateur, régisseur, script, assistant de production, chargé de postproduction, assistant caméra, chef opérateur.
Où postuler :
- Sociétés de production cinéma : Gaumont, Pathé, Haut et Court, Les Films du Losange, Why Not Productions, Bonne Pioche.
- Studios de tournage : Studios de Bry-sur-Marne, Provence Studios (Martigues), TranspaSets (Île-de-France), TSF Studios – Les Rues de Paris (Épinay).
- Chaînes et diffuseurs : France Télévisions, Canal+, ARTE, Studio TF1 (cinéma), Newen Connect (distribution).
- Plateformes de streaming : Netflix France, Amazon Prime Video, Disney+ (bureaux de Paris), pour des postes de production locale ou coordination.
Télévision et journalisme audiovisuel
Métiers : journaliste reporter d’images (JRI), monteur JT, assistant plateau, cadreur, rédacteur.
Où postuler :
- Chaînes nationales : France Télévisions, TF1, M6, BFM TV, CNews, LCI, ARTE, Euronews.
- Chaînes régionales / locales : France 3 Régions, BFM Régions, TéléNantes, TV Rennes, Wéo (Hauts-de-France).
- Agences de presse / production d’infos : AFP TV, CAPA Presse, Tony Comiti Productions, Premières Lignes.
Postproduction et montage vidéo
Métiers : monteur vidéo, étalonneur, truquiste, graphiste motion design.
Où postuler :
- Studios de postproduction : Hiventy (TransPerfect), TransPerfect Media, The Mill Paris, MPC Paris, Digimage, BUF, Unit Image, DreamWall, VDM.
- Agences de communication : Publicis, Havas, BETC, TBWA, ou des structures spécialisées en contenu vidéo.
- Startups et boîtes de contenu digital : Brut, Konbini, Melty, Loopsider.
Son et musique
Métiers : preneur de son, mixeur, technicien son plateau, sound designer, monteur son, ingénieur du son.
Où postuler :
- Studios d’enregistrement : Studios Ferber (Paris), Studio Recall, Studios de la Seine.
(Remarque : le mythique Studio Davout a fermé définitivement en 2017.) - Sociétés de postproduction audio : Poly Son, Dubbing Brothers, Piste Rouge, Studios de la Seine.
- Entreprises de sonorisation / live : Dushow, Novelty-Magnum-Dushow, Silence!, Potar Hurlant.
- Jeu vidéo / Sound design : Ubisoft, Quantic Dream, Asobo, Don’t Nod, Focus Entertainment.
Radio et podcasts
Le secteur de la radio a profondément évolué avec le numérique, mais reste un vivier de métiers audiovisuels très actifs.
Les compétences en prise de son, montage, animation, production de contenus audio et journalisme sont recherchées dans les antennes FM et les nouveaux médias audio.
Métiers :
- Journaliste radio / JRI audio
- Animateur ou chroniqueur
- Réalisateur ou technicien son radio
- Chargé de production / assistant d’antenne
- Monteur / mixeur pour podcasts
- Producteur audio pour le web ou le streaming
Où postuler :
- Radios nationales publiques : Radio France (France Inter, France Culture, France Info, FIP, Mouv’), RFI.
- Radios privées nationales : RTL, Europe 1, RMC, NRJ, Skyrock, Fun Radio, Chérie FM.
- Radios locales / associatives : RCF, Radio Campus, Oxygène Radio, radios communautaires et étudiantes.
- Podcasts et médias numériques : Binge Audio (désormais intégré à Paradiso Media), Nouvelles Écoutes, Louie Media, Paradiso Media, ARTE Radio, Slate Podcasts.
- Plateformes de streaming audio : Spotify France, Deezer, Audible (production de contenus originaux).
Tendance forte : la production de podcasts indépendants ou pour les marques (brand content) est en pleine expansion, offrant des opportunités en écriture, montage, mixage et narration audio.
Communication, publicité et contenu web
Métiers : vidéaste, créateur de contenu, motion designer, chargé de production audiovisuelle, community manager vidéo.
Où postuler :
- Agences de communication : Publicis, Havas, BETC, 87seconds, Mazarine.
- Entreprises avec service com interne : Decathlon, L’Oréal, Orange, SNCF, EDF, Air France.
- Médias en ligne : Konbini, Brut, Loopsider, Mediapart (pôle vidéo).
- Freelance : création de contenu pour les marques, institutions, associations.
Événementiel et spectacle vivant
Métiers : technicien son live, technicien lumière, régisseur général, technicien vidéo événementiel.
Où postuler :
- Prestataires techniques : Dushow, Novelty-Magnum-Dushow, Silence!, Potar Hurlant.
- Salles de spectacles : Zénith, Accor Arena, Scènes nationales, SMAC.
- Festivals : Les Vieilles Charrues, Hellfest, Main Square, Francofolies, qui recrutent souvent des techniciens saisonniers.
2. Poursuivre les études
Masters universitaires
- Master Cinéma et Audiovisuel (Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Lyon 2, Toulouse 2, Montpellier 3, Université de Lille).
- Master Métiers de la Production (Université de Lorraine, Université Paul-Valéry Montpellier, Bordeaux Montaigne).
- Master Ingénierie de la Postproduction (Lyon 2, Valenciennes, Grenoble Alpes).
- Master et formations spécialisées en radio / journalisme audiovisuel (CELSA, Université de Strasbourg, Grenoble Alpes, CFJ Paris, ESJ Lille, INA Sup, Université de Tours).
- Master Ingénierie du Son (Le Mans Université, Université de Valenciennes).
Grandes écoles et centres spécialisés
- La Fémis (Paris) : référence nationale pour la réalisation, la production, le montage, le son.
- ENS Louis-Lumière (Saint-Denis) : image, son, production.
- Gobelins (Paris) : animation, motion design, image.
- CinéFabrique (Lyon et Marseille) : école publique du cinéma et de l’audiovisuel.
- ESRA (Paris, Rennes, Nice, Bruxelles) : réalisation, son, production, animation.
- 3iS (Paris, Bordeaux, Lyon) : audiovisuel, cinéma, son, spectacle vivant.
- INA Sup (Bry-sur-Marne) : postproduction, diffusion, ingénierie audiovisuelle.
- EMC (Malakoff), CIFAP (Montreuil), ÉSEC Lyon (ex-ARFIS) : formations professionnalisantes.
Formations professionnelles et spécialisations
- Certifications techniques : Pro Tools, Avid Media Composer, DaVinci Resolve, Adobe Premiere Pro.
- Formations courtes CPF : sound design, mixage, montage vidéo, gestion de projet audiovisuel.
- Écoles privées de jeu vidéo : ISART Digital, Rubika, ArtFX (pour le sound design et la vidéo).
3. Statuts et modes d’exercice
Salariat : dans une entreprise, chaîne TV, société de production, institution.
Intermittent du spectacle : statut courant dans le cinéma, le son et l’audiovisuel.
Freelance / auto-entrepreneur : de plus en plus répandu pour les vidéastes, monteurs, ingénieurs du son, créateurs de contenu.
Entrepreneuriat : création de studios, de sociétés de production ou d’agences audiovisuelles.
3 bis. Travailler en freelance dans l’audiovisuel
Le freelance est aujourd’hui l’un des statuts les plus dynamiques du secteur. De nombreux techniciens et créatifs choisissent cette voie pour la liberté de projets qu’elle offre, même si elle demande une grande autonomie et une rigueur exemplaire.
Avantages :
- Choisir ses clients, ses projets et son rythme de travail.
- Possibilité de collaborer avec plusieurs structures (studios, agences, productions, artistes).
- Liberté géographique : tournages, montage à distance, travail en home-studio.
Inconvénients :
- Revenus irréguliers et périodes creuses possibles.
- Gestion administrative et commerciale à maîtriser (facturation, devis, URSSAF).
- Nécessité de se démarquer dans un marché concurrentiel.
Compétences clés pour réussir :
- Polyvalence technique (vidéo, son, montage, postproduction).
- Sens commercial : savoir se vendre, présenter ses prestations, établir une offre claire.
- Communication et réseau : être visible sur les bons canaux (LinkedIn, Instagram, Vimeo, SoundCloud…).
- Portfolio professionnel : un site web ou une page claire présentant son travail, ses tarifs et ses références.
Beaucoup de freelances cumulent plusieurs activités : tournage, montage, mixage, photographie, formation, voire sound design pour le jeu vidéo ou les contenus web.
Ce modèle “multi-compétences” est aujourd’hui particulièrement recherché, notamment par les agences, marques et médias digitaux.
3 ter. Comment se faire repérer dans le secteur audiovisuel
Le talent technique ne suffit pas : il faut être visible, fiable et connecté. Le réseau et la réputation comptent autant que les compétences.
a. Développer son réseau
- Participez à des festivals, salons, masterclasses et workshops (Satis, Game Camp, Paris Images, Mix With The Masters, etc.).
- Faites des stages ou collaborez sur des projets étudiants : c’est souvent la première porte d’entrée vers le monde pro.
- Rejoignez des communautés : groupes Facebook spécialisés, forums techniques, associations régionales (comme Game In, pour le jeu vidéo dans les Hauts-de-France).
b. Soigner sa présence en ligne
- Créez un portfolio clair et professionnel (site web, Behance, Vimeo, SoundCloud selon votre spécialité).
- Publiez régulièrement des extraits de projets, avant/après, making-of ou coulisses pour montrer votre savoir-faire.
- LinkedIn reste incontournable pour la visibilité auprès des recruteurs et producteurs.
c. Adopter une attitude professionnelle
- Soyez ponctuel, fiable et réactif : les recommandations se propagent vite.
- Montrez une attitude positive et collaborative : la technique compte, mais le relationnel prime.
- Continuez à vous former : les logiciels, standards et outils évoluent sans cesse.
d. Créer des opportunités
- Contactez directement les studios, boîtes de production et agences avec une démarche personnalisée.
- Proposez vos services à de petits projets (clips, podcasts, courts-métrages) pour enrichir votre portfolio.
- Lancez vos propres productions : un court-métrage, un podcast, un pack de sons… c’est souvent ce qui attire l’attention des professionnels.
4. Compétences à valoriser
- Maîtrise des logiciels (Premiere Pro, Avid, Pro Tools, DaVinci, After Effects)
- Connaissance des workflows (production / postproduction)
- Sens de l’organisation, autonomie, rigueur
- Créativité et sens artistique
- Adaptabilité face aux évolutions technologiques
- Travail en équipe et gestion de projet
5. Un secteur exigeant mais stimulant
Le secteur audiovisuel est en constante mutation, notamment avec l’essor du streaming, des contenus web et des réseaux sociaux.
Les opportunités sont nombreuses pour ceux qui savent se spécialiser, se démarquer et construire un réseau solide.
En conclusion, la licence audiovisuel est un tremplin vers de multiples carrières. Que l’on choisisse le cinéma, le son, le montage, le journalisme ou la communication, les possibilités sont réelles à condition d’être curieux, rigoureux et proactif. Multiplier les stages, se spécialiser et développer un réseau solide sont les clés pour réussir dans ce milieu passionnant et exigeant.